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Réunion : les pardons dans les chapelles

Samedi 26 avril se tenait dans la chapelle de Sainte-Anne-la Palud, la rencontre annuelle des personnes investies dans l'animation des pardons dans les chapelles.


Pierre-Yves Le Priol, journaliste, ancien secrétaire général de la rédaction de La Croix, était invité comme intervenant. Il vient de publier "La foi de mes pères - Ce qui restera de la chrétienté bretonne" aux éditions Salvator.


Au cours de son intervention, il reviendra sur quelques questions abordées par son analyse :


- lorsque l'on compte 600 repas à midi pour une centaine de fidèles à la messe qui précède, n'y a t'il pas un rapport inversé entre la fête profane et la célébration religieuse ? La communication elle même ne parle plus de "pardon" sur les affiches, mais de "fête" du quartier... Il y a toujours eu un aspect convivial, repas, boissons, jeux, à l'occasion des pardons, mais aujourd'hui l'aspect religieux n'est plus déterminant. Il voit poindre le risque de voir cette part religieuse reléguée à une autre date, en raison de l'importance de la fête profane. (N'est ce pas ce qui s'est passé chez nous en déplaçant au Menez-Hom le pardon du 15 août au dimanche précédent ?). 

- Que vont devenir nos pardons ? Il y a là quelque chose qui mérite d'être entretenu et enrichi. On ne peut en rester à la messe et à la procession, parce que la messe ne sera plus possible tout le temps et partout, faute de prêtres célébrants, et que d'autres éléments sont à promouvoir : proposition de marche pèlerinage, pédagogie de la foi à partir des statuaires et des vitraux, concerts spirituels à visée catéchétique...

 

- On constate une floraison d'initiatives autour de nos chapelles, telles que  "Art dans les chapelles". Les dérives ne sont pas loin, lorsque les expositions deviennent des galeries de peinture avec mention du prix de vente, expos vente de bibelots et de verroteries, et pourquoi pas, repas dans les chapelles ; et citant son ami Herméneugilde Cadouellan, prêtre du diocèse de Vannes "A quand les festou-noz dans les chapelles ?"

Comment répondre à ces défis ? La nature a horreur du vide ! Si nous ne sommes pas présents durant l'année, pour des temps de prière, de mois de Marie, de catéchèse, d'autres se chargeront de faire usage de ce patrimoine pour une toute autre destination que celle voulue par nos pères qui nous ont légué cet héritage. Pierre-Yves Le Priol nous informe de cette réflexion née d'une commission émanant du Conseil Régional de Bretagne, prévoyant trois catégories de chapelles : celles dans lesquelles le culte serait maintenu, celles qui seraient dévolues au tourisme, et enfin celles qui sans intérêt architectural ou artistique particulier deviendraient lieu convivial d'artisanat et de rencontre...

Enfin, Pierre Yves Le Priol réserve une question particulière aux grands sanctuaires, Sainte-Anne d'Auray dans le Morbihan, Le Folgoët, Rumengol, Sainte-Anne-la Palud en Finistère, pôles à maintenir. Comment y garder une présence forte, un lieu d'accueil ? "Quand le maillage profond du tissus chrétien va se déliter, garder un lieu propice à la prière et une oreille bienveillante."