· 

A la "une" du diocèse... la Grande Troménie

Édito de Mgr Laurent Dognin

 

Beaucoup de bénévoles s'activent pour préparer et animer la Grande Troménie de Locronan qui a lieu en ce mois

de juillet. C'est une dévotion populaire très ancienne qui se déroule tous les six ans et attire de nombreux pèlerins de tout le diocèse et même bien au-delà. Nous y

honorons saint Ronan, ermite, dont le témoignage a marqué les débuts de la foi chrétienne en Bretagne, au point de laisser son nom à la ville de Saint Renan et à Locronan évidemment, où il fut enterré. La Grande Troménie honore aussi d'autres saints le long de son parcours. Le pape François en a souligné l'importance : « Les formes propres à la religiosité populaire sont incarnées, parce qu'elles sont nées de l'incarnation de la foi chrétienne dans une culture populaire. Pour cela même, elles incluent une relation personnelle, non pas avec des énergies qui harmonisent mais avec Dieu, avec Jésus Christ, avec Marie, avec un saint. Ils ont un corps, ils ont des visages (1) ».

si nos ancêtres, par leur parole et leur manière de vivre, nous ont transmis la foi à travers les siècles, c'est bien à nous maintenant de la transmettre par notre témoignage, non seulement à nos enfants, nais à tous ceux qui n'ont pas encore eu la joie de connaître et de vivre de l'Évangile. La Grande Troménie est un moyen de nous rappeler à quel point ces moments de dévotions populaires que nous perpétuons en Bretagne sont importants, car comme le dit encore le pape François « une culture populaire évangélisée contient des valeurs de foi et de solidarité qui peuvent provoquer le développement d'une société plus juste et croyante, et possède une sagesse propre qu'il faut savoir reconnaître avec un regard plein de reconnaissance(2)."

Mais pour qu'une culture populaire puisse vraiment évangéliser, il faut que ceux qui la vivent et la transmettent soient eux-mêmes nourris de l'Évangile et grandissent dans la foi. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place cette année un parcours de catéchèse pour adultes « Sur nos chemins avec Jésus Christ », un certain nombre de groupes se sont déjà constitués et nous espérons que l'expérience fera boule de neige. À tous les âges, nous devons continuer à approfondir notre foi.

 

+ Laurent Dognin, évêque de Quimper et Léon.

 

1 - Evangelii Gaudium (La joie de l'Evangile) n° 90
2 - Ibid n°68

Sur les pas de saint Ronan 

 

La Troménie de Locronan

est de retour

 

  • Depuis près d’un an, des dizaines de paroissiens et bénévoles se sont mis en mouvement pour préparer la Grande Troménie de Locronan, qui n’a lieu que tous les six ans. Du samedi 13 au dimanche 21 juillet, rendez-vous dans la cité de saint Ronan.

 

 

Si la Grande Troménie de Locro­nan est aujourd’hui apparentée à un pardon, avec son rituel catholique, nombreux sont ceux qui rappellent les racines celtiques du parcours. Pour (re)découvrir l’his­toire de cette Troménie, le mieux est d’aller écouter le père Job an Irien le jeudi 18 juillet, à 18 heures sur le thème « La Troménie, sources et significations de ce rituel chrétien », à l’église de Locronan.

Longue de 12 kilomètres, la Tromé­nie fait le tour de la paroisse de Lo­cronan. Sa particularité : n’être célé­brée que tous les six ans. « C’est ce qui fait son originalité », explique le père Christian Le Borgne, curé de la paroisse Sainte-Anne – Château­lin. Messe pontificale avec plus de mille personnes, grande procession de 3000 pèlerins... La Troménie est le lieu où se croisent des gens de foi et d’autres plus éloignés. « Il y a un véritable mélange de population. Entre les habitants de Locronan, les touristes, les paroissiens... Chacun fait la troménie et che­mine à sa façon », confie Martine Louboutin, membre de l’association Les Amis de Saint-Ronan. Près de 8000 pèlerins sont attendus pen­dant la semaine, avec deux gros temps forts : les dimanches pour les grandes troménies.

Pour que tout soit prêt, les Amis de Saint-Ronan sont à pied d’œuvre depuis plusieurs semaines pour assurer le débroussaillage, l’ouverture des routes, la recherche de porteurs de bannières, de bénévoles pour la logis­tique. « Ça permet d’impliquer des personnes qui ne souhaitent pas faire la troménie », explique Jean-Noël Lou­boutin. Autres réalisations en amont de la troménie : les 42 huttes qui vont abriter les statues de saints de l’église de Locronan et de certaines chapelles alentour. Elles seront fleuries tous les jours et des veilleurs se relayeront pour en prendre soin. Les douze stations de la troménie se feront à côté de certaines d’entre elles. À chaque fois, la lecture d’un évangile et une homélie.

 

Du côté de la paroisse, et surtout de la communauté chrétienne locale du Porzay, une équipe travaille depuis plu­sieurs semaines pour ouvrir et fermer l’église. jour, préparer la chapelle ar-Sonj sur la colline, approvisionner en cierges... « Nous avons également préparé les deux grandes célébra­tions », confie Sandrine Sirurguet, délé­guée pastorale. Baiser des bannières, entrée dans l’église, messe, bénédiction des pains... Tout a été préparé. « On répartit les tâches en petites équipes. On ne peut pas travailler tout seul. En tant que déléguée pastorale, je suis là pour les doutes et vérifier que tout avance. Je fais le relais entre le curé et les paroissiens. » La communauté est en ébullition. « C’est une source de dynamisme pour nous. On aimerait trouver de nouveaux bénévoles pour renforcer les équipes. Surtout des plus jeunes. C’est parfois difficile de leur faire la place. »

Si à chaque troménie, le programme est sensiblement le même, cette année a marqué un tournant pour l’équipe d’or­ganisation. Le dossier sécurité a repré­senté un gros travail pour l’équipe d’or­ganisation. Patrick Lopez-Moreno s’est saisi du dossier administratif en janvier dernier. « J’ai contacté la préfecture mi-février. Il y a six ans, ça passait tout seul. Mais depuis les attentats, il y a des normes draconiennes. » Pour les quatre traversées d’axes routiers, il a fallu mettre en place une signalisation et des déviations temporaires. Pour les grandes troménies, l’équipe a nommé des personnes en charge de la sécu­rité les deux dimanches. « Les années passées, la gendarmerie locale déta­chait une patrouille. Maintenant ce n’est plus possible gratuitement. » Pour le poste de secours et de sécurité, si l’équipe pensait faire appel à l’Hospi­talité diocésaine, elle a vite appris que la Préfecture imposait de passer par un organisme agréé. Pour le jeu scénique, les normes de sécurité demandent que les accès à la place du village soient bouclés, mais pas fermés. De telle sorte que les secours puissent interve­nir si nécessaire. « Nous avons réussi à négocier concernant le service de sécurité. Comme nous sommes plu­sieurs bénévoles à être des officiers de police judiciaire à la retraite, nous avons le titre d’agents de sécurité. C’est la première année avec toutes ces procédures. C’est la plus difficile.  En 2025, normalement, ça sera plus simple », espère Patrick.

 

 

Marine Vallée

 

 

Pratique.

Le parcours de la Troménie fait 12 kilomètres, avec à certains

moments des dénivelés importants. Une navette est mise en place lors du passage le plus difficile pour les personnes qui n’ont pas la capacité physique (une équipe médicale

est chargée de l’évaluation sur le parcours). Départs jour et nuit, entre le dimanche 14 juillet (minuit) et le dimanche 21 juillet.

 

Numéro de téléphone pour tout renseignement: 07 73 10 61 44.

 

Jeu scénique

La vie de saint Ronan

Depuis octobre, une centaine de comédiens amateurs se réunissent pour préparer les deux représentations du jeu scénique sur la vie de saint Ronan.

Samedi 13, - après les concerts de Dan ar Braz et de Clarisse Lavanant -, et samedi 20 juillet, - après le concert de Gwennyn -, 1500 personnes pourront assister au spectacle qui aura lieu sous le porche de l’église et sur la scène installée pour l’occasion. C’est donc à la tombée de la nuit que les spectateurs pourront découvrir la vie de saint Ronan et de la ville. Théâtre, son et lumière au programme de ces deux représentations. À minuit, un feu sera allumé sur la place de Locronan et symbolisera l’ouverture de la Troménie. À partir de ce moment, ceux qui le souhaitent peuvent faire leur troménie, de jour, comme de nuit.