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Surcharge !

 

Je lisais, en gros titre,  en page trois de notre quotidien local : « Un drame et des questions », et en titres de paragraphes, « Faisait-il l’objet d’un suivi régulier ? », « Comment expliquer l’effondrement ? », « Comment établir les responsabilités ? »


Je vous parle de l’article lié à l’effondrement du pont , lundi, à Mirepoix… Vous pensiez peut-être à toute autre situation ? Signe que la tragique actualité de ce pont est une allégorie qui nous ramène à d’autres situations dramatiques !

Nous pourrions faire la liste des personnes qui s’effondrent en raison de la surcharge : le film « Au nom de la terre » révèle la crise du monde agricole ; en cette période pré-électorale, nous voyons le nombre de maires qui rendent leur tablier, face aux difficultés et exigences toujours plus grandes ; le climat et la mauvaise qualité des eaux témoignent d’une création malmenée … et j’arrête là mon énumération, laissant à chacun la liberté de poursuivre le tour d’horizon…


Notre Eglise diocésaine s’est dotée du label « Eglise verte ». Notre évêque interroge : « Quelle planète léguerons-nous aux générations de demain ? Serons-nous capables de préserver notre lieu de vie commun ? »
A ma porte, dans la situation qui est mienne, je m’interroge : « Quelle Eglise, quelle espérance léguerons nous aux générations de demain, comment respectons nous la maison commune ? »


En ce dimanche du Christ Roi, nous vivons ce temps liturgique qui nous convoque à vivre, à penser, à prier au rythme de l’histoire ouverte à l’avenir, à la Promesse de Dieu : Un Ciel nouveau, une terre nouvelle. Or nos comportements, nos paroles témoignent plutôt d’une lassitude, d’une résignation « après nous, le déluge ! ». Nos réflexes nous portent à « aménager » le présent, selon l’adage, « on a toujours fait comme ça ! » ; or en regardant de près, on s’aperçoit que le « toujours » relève d’une mémoire trompeuse ou parcellaire.

 

Comme un camion de cinquante tonnes s’engageant sur un pont prévu pour vingt, nous continuons à nous fier à nos habitudes et à répondre à l'impératif des urgences plutôt qu’au bon sens premier, sans tenir compte des messages d’alerte.

 

 

Réveillons nous, il y a urgence à revoir nos itinéraires, nos habitudes. Si nous faisons l’économie de conversions profondes, il sera trop tard pour établir les responsabilités.

 

Christian Le Borgne, curé