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Attention, chantier en cours...

Des travaux, des chantiers, ça ne manque pas dans le paysage. Dans un monde en crise, bien des réajustements, des remises en cause s'imposent, bien plus que des ravalements de façade.

 

Quand on découvre qu'un bâtiment est attaqué par la mérule, il faut tout casser, pour mettre le mal à nu, et rebâtir, en évitant que les mêmes causes produisent les même effets. C'est un peu ce qui se passe dans notre Eglise de France, après le rapport Sauvé. Nous n'en sommes encore qu'au stade du diagnostique des experts, rapport qui a fortement ébranlé nos évêques dans la compréhension de leur manière de travailler. Le rapport final de leur Assemblée de Lourdes exprime ce désir de changement.

 

Il en va de même dans notre monde. Les rapports alarmistes concernant le réchauffement climatique demandent de la part de nos dirigeants des réponses courageuses, mais difficilement compatibles avec les modèles économiques consuméristes qui sont les nôtres. 

 

Evidemment, dans ces périodes de crises, de transition, de "fin de monde" ou de civilisation, les premières victimes sont les plus pauvres, les plus fragiles. Ce dimanche mondiale de la misère, dans huit jours, la journée nationale du Secours Catholique, nous rappellent que l'Evangile s'adresse en priorité aux plus petits. Le projet de Dieu est pour eux, et le critère de vérification de nos projets, selon la mesure de l'Evangile, c'est la place que nous accordons aux pauvres et aux petits. 

 

Nous sommes dans cette période liturgique qui souligne l'espérance chrétienne, l'attente de l'avènement du Règne de Dieu, "Un ciel nouveau et une terre nouvelle". Car elle passe la figure de ce monde. Alors dans les "chambardements", les craintes et les fatigues, mais aussi les impatiences, il nous est bon d'entendre la parabole du figuier. Comme les pommiers ou les cerisiers, la floraison nous annonce le printemps. Non dans les jérémiades et les lamentations sur ce qui va mal, ce qui ne tourne pas rond, ce qui est différent d'une légitime et nécessaire dénonciation du mal et de l'injustice, le Christ nous invite à repérer dans ces périodes de crises ce qui est déjà à l'oeuvre, ce qui est en train de naître. Il nous invite à nous en réjouir. Elle vient la manifestation de Dieu !



Christian Le Borgne, curé