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Voix des prophètes

 "Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère" dit le prophète Baruch...

Pauvre Baruch, absent de certaines bibles...

"Avez vous lu Baruch ? C'était un beau génie !"


Secrétaire du prophète Jérémie, selon la tradition, il est en fait rédacteur anonyme sous un nom prestigieux, témoin de situations de crises pour le peuple d'Israël. Il est question dans ces propos, du contexte des dominations et destructions successives, deux siècles avant la venue du Christ... Dans ces situations de déportation, de destruction, il garde au cœur la promesse de Dieu de ne pas abandonner son peuple. La paix et la justice l'emporteront sur la violence et l'impiété.

 

Autre figure de ce temps de l'Avent, Jean le Précurseur nous est donné comme messager de celui qui vient.
"Préparez les chemins du Seigneur".

 

Jean reprend dans son enseignement deux situations du passé, pour ouvrir le présent au projet de Dieu.

Il est dans le désert, lieu de passage du peuple hébreux dans son exode, de l'esclavage en Egypte vers la Terre Promise.
Il cite le prophète Isaïe, invitant au courage le peuple, en Exil à Babylone. Le Seigneur va ouvrir la route du retour au pays.
Quand Jean proclame la venue du Seigneur, le peuple est en attente. Il attend un messie qui viendra rétablir la grandeur d'Israël, occupée par les Romains. il attend un envoyé de Dieu qui saura rétablir un culte, sans compromission, au Temple de Jérusalem, et rejetant toute forme d’idolâtrie. Ils attendent un prophète rétablissant l'Alliance de Dieu avec son peuple.

Or le début du récit de ce dimanche, dans sa situation historique, nous dit bien une situation plutôt néfaste ; jugez en plutôt : que peut-on attendre des hommes de pouvoir et de religion comme Pilate, Hérode, Anne ou Caïphe ?

 

Je me garderai bien de faire des rapprochements douteux, mais reconnaissez que les débats politiques du moment ne nous portent pas à l’enthousiasme, à quelques mois des échéances nationales majeures. L'actualité de notre église, particulièrement en France, n'est pas des plus réjouissante non plus.

Notre quotidien avec son lot de difficultés, qu'ils s'agisse d'une nouvelle vague de Covid ou des deuils qui nous frappent, n'incitent pas d'avantage à nous défaire de nos robes de tristesse...

 

En ce temps de l'avent, nous ne pouvons nous contenter, pour garder le sourire derrière nos masques, de quelques illuminations, dans une société qui craint même d'évoquer le nom de Noël. 
Nous ne pouvons non plus nous disposer tout simplement à fêter la naissance de l'enfant de Jésus.
Le temps de l'avent nous enracine dans l'espérance de l'avènement de Jésus Christ notre Sauveur. 
Il nous convoque à la joie, quand tout nous pousse au découragement, au laisser aller, à la démission ou à la dépression.

A l'image de Jean Baptiste, il nous invite également à refuser les chemins tortueux qui font chuter et les ravins qui séparent, qui opposent. 
C'est enfin le temps de la prière confiante, à l'image de St Paul :
"Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus
dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance     pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ."

 

Christian Le Borgne, curé