· 

Aimer

 Parlez moi d’amour, redites moi des choses tendres  

 

Quand les hommes vivrons d'amour, il n'y aura plus de misère ...

 

Quand on a que l’amour, à offrir en prière pour les mots de la terre, en simple troubadour …

 

Aimer, à perdre la raison,

 

Love, love, love, love me do…

 

An hini a garan… 

 

et bien sur… « Que je t’aime, que je t’aime… »

 

 

On a tous un refrain en tête quand on évoque l’amour

Amour passion, amour désintéressé, amour blessé.

Et bien que nous rêvions de vivre d’amour, nous connaissons des réveils qui déchantent...

Qu'est-ce qui peut sauver l'amour ? chantait Balavoine !

 

 

"Je vous donne un commandement nouveau :

c’est de vous aimer les uns les autres..."

 

      Jésus nous invite à un comportement nouveau. Il ne s'agit pas d'aimer n'importe comment, mais comme lui. Il est la source, comme l'eau vient du puit ; il est le maître, comme un apprenti reçoit de son formateur.  Aimer comme Jésus, c'est se mettre au pieds de ses frères pour leur laver les pieds. Aimer comme Jésus, c'est accepter de bâtir son bonheur en servant celui qu'on aime, et si on a du mal à l'aimer, se rappeler que Jésus l'aime. Il nous demande l'impossible : "aimez vos ennemis et ceux qui vous veulent du mal...". La canonisation de Charles de Foucault en est pour nous l'illustration, ce dimanche. Claude Rault nous en présente la figure dans un bel article de ce blog...

 

      Le commandement nouveau est plus qu’une « mise à jour », bien plus qu'un réajustement. Il nous dit l'origine de l'amour, il nous dit un monde nouveau.
   Il nous dit l'origine ; le commandement, plus qu’un ordre, manifeste l’autorité de celui qui assure l’unité, la communion ; il rappelle la mission. "A mon commandement..." dit le gradé,  en prélude à un ordre ; non parce que ses subordonnés l'apprécient, mais parce qu'il est garant de la mission commune, à savoir le service de la patrie... Si Charles de Foucault, jeune officier, n'a pas vécu de manière exemplaire ce type de rapport à l'autorité militaire, il nous le dit, pèlerin de Nazareth et petit frère de Jésus, dans la compréhension du commandement du Christ.

   Le commandement est « nouveau » parce que l'amour est toujours au présent, comme un cadeau. Il est création, il engendre du neuf, il est éternel recommencement. "Je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle". Il nous faut rêver à ce monde d'amour voulu par Dieu. Il nous est déjà donné par la résurrection du Christ, engendré dans le souffle de son Esprit Saint. Il nous faut rêver, car si l'on ne rêve plus, on n'aime plus.

   Mais ne nous contentons pas de rêver. Ce monde d'amour est à bâtir. Tout comme les moines de Tibérines, Charles de Foucault nous le rappelle. L'explorateur de terres à coloniser est devenu le pionner d'une terre plus fraternelle.

     

 

      A chacune, à chacun de nous d'accueillir et de partager cet amour, selon son âge, sa sensibilité, son originalité.

   Ce week-end, les jeunes du diocèse se rassemblent pour l’évènement « Joyfull », au Lycée du Nivot… Mardi, se sont les ainés du MCR qui vivent leur rassemblement diocésain à Pleyben. A chacun, selon son expérience et sa responsabilité d’écrire avec l’encre de sa vie la réponse à cette invitation.

   Ce dimanche est célébrée la canonisation de Charles de Foucault, le frère universel qui redonne à notre histoire troublée le sens du mot « Caritas ».

 

   Depuis l'origine, les communautés chrétiennes sont appelées à être des lieux où l'on s'aime, où l'on aime sans limite parce qu'on accueille l'amour qui vient de Dieu pour le prolonger vers toute la terre.

 

L'amour consiste non à sentir qu'on aime, mais à vouloir aimer.
Quand on veut aimer, on aime ;
quand on veut aimer par-dessus tout, on aime par-dessus tout.
Charles de Foucault,
Œuvres Spirituelles, p. 777, Seuil, Paris, 1958.

  

 

Christian Le Borgne, curé