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lave moi, je serai blanc comme neige

Nous sommes entrés en ce temps du carême, temps d’épreuve, de purification, d’illumination.

 

Nous y sommes entrés par le rite de l’imposition des cendres. Il n’y a pas d’explication ultime à ce geste. A la formule « Tu es poussière et tu retourneras en poussière » est proposée en alternative « Convertissez-vous, et croyez en l’Evangile »…

Mais, comme tout symbole liturgique, un signe ne peut se réduire à une ou deux formules ou significations...

 

Une amie qui m’accueillait le week end dernier, m’expliquait comment elle fabriquait la lessive pour son linge : cueillir des feuilles bien grasses de lierre, les réduire en miette, puis les faire bouillir dans un grand litre d’eau ; laisser refroidir, puis filtrer, voilà la lessive prête à l’emploi ! La cendre n’a-t-elle pas été toujours connue pour sa valeur de détergent ?

 

Voilà un chemin de carême, se purifier des lierres qui paralysent et étouffent notre existence, qui viennent disjoindre nos relations et jusque ruiner les murs de nos jardins, souvenirs du vieux jardin d’Eden ? Chemins de Pâques, ce que nous aurons brulé de nos liens et servitudes nous purifiera de nos crasses et vieilles sueurs.

 

Acceptons ce chemin d’écoute, d’accueil et de partage. Et comme l’exercice d’un sport, il est toujours plus stimulant quand on le pratique avec des partenaires ! Ils nous obligent à tenir promesse, à affronter la paresse, ils nous stimulent dans l’effort et aussi dans la joie de se dépasser, de repousser à plus loin les limites de nos vieillissements.

 

Lave moi, je serai blanc comme la neige. C’est le Seigneur qui vient nous purifier, mais il ne pourra le faire sans notre consentement, sans notre volonté. Il le fait en premier lieu par le don de sa Parole. L’accueil priant de l’Evangile, comme cela vous est proposé durant ce carême, vient nous révéler nos faiblesses, nos peurs, nos erreurs et nos infirmités.

Elle vient surtout nous stimuler à accueillir son chemin de lumière. La pluie et la neige ne tombent sur la terre sans l’abreuver et la féconder, dit le psaume.

 

Bon temps de carême !

 

Christian Le Borgne, curé