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en marche vers Pâques

chapelle Notre Dame des Trois Fontaines - Gouezec

Le désert et la montagne ; tels sont les deux repères géographiques pour notre marche vers Pâques.

 

Quarante ans au désert, Moïse a marché à la tête d'un peuple "à la nuque raide", râleur, prêt à adorer les idoles païennes comme le veau d'or, à réclamer du pain, en regrettant les oignons d'Egypte, poussant Moïse à la faute, mettant Dieu en défi au rocher de Mériba...

Elie, le grand prophète, a dû lui-même fuir au désert, pour échapper à la colère de la reine Jésabel. Là, il éprouve le découragement, la volonté d'en finir avec la vie. (1 Rois 19, 4-8).


Jésus, au désert durant quarante jours, va se préparer à vivre sa mission, se prédisposant à affronter toutes les difficultés et tentations qu'il aura à combattre.
Lorsqu'il se rend sur la montagne, c'est après avoir traiter Pierre de "Satan", lui intimant de "passer derrière lui". Pierre refusait tout simplement l'annonce de la Passion ! Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, trio des intimes que l'on retrouvera en train de dormir au jardin de Gethsémani !
Le désert, avec ses pièges et son austérité, requiert force de caractère et ténacité pour garder le cap !

 

Au Mont Sinaï, Moïse à reçu du Seigneur les paroles de l'Alliance, la charte de vie. La lumière de Dieu a transfiguré son visage (Exode 34,29).

Au Mont Carmel, Elie a défait les prêtres de Jésabel, il a manifesté la puissance du Dieu d'Israël. Au Mont Horeb, il découvrira la force de Dieu, non dans la tempête, l'ouragan, le tremblement de terre, mais dans le souffle ténu du silence. (1 Rois, 19,12).

Sur la montagne de la Transfiguration, le Christ apparait aux disciples comme celui qui vient accomplir la promesse.

« Moi, j'ai sacré mon roi sur Sion, ma sainte montagne. 

Je proclame le décret du Seigneur ! Il m'a dit :
« Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.
»
                                                                 Psaume 2, 6-7

 

 

Jésus est le Fils bien aimé ; bien plus qu'un prophète, bien plus que Moïse ou que Elie, il est l'image parfaite du Père, il est la Parole du Père.
"Il est Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu".
C'est lui notre lumière, notre salut, lui qu'il nous faut écouter !

 

Au terme du carême, nous vivrons au cours de la célébration pascale le baptême des adultes, des jeunes.
"Cette ablution s’appelle illumination,
parce que ceux qui reçoivent cette doctrine ont l’esprit illuminé. 

                 (Apologies de Saint Justin, 2ème siècle)
Nous aurons nous-mêmes à redire notre foi en lui le Christ, le Fils bien aimé. Et nous redécouvrirons combien, par lui, en lui, nous sommes les enfants bien aimés du Père.

Cette marche du carême, à sa suite, à son écoute, nous disposera à cette révélation, cette illumination.

Vivons en enfants de lumière, sur les chemins où l'Esprit nous conduit
Que vive en nous le nom du Père

 

Christian Le Borgne, curé