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Moi, je suis la porte

Le Christ se présente comme "la porte", "le pasteur", "le berger" des brebis.


Il est le chemin qui mène au Père, celui qui conduit vers la vie, celui qui est vrai en tout ce qu'il dit et fait, et permet à chacun d'être vrai dans ce qu'il dit et fait. 

En cela, il dénonce ceux qui l'ont précédé : 
"Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés."

 

Dans un autre passage, il met en garde ses disciples contre les loups qui viendront en son nom... Hélas, nous sommes témoins de tant de scandales révélés ces temps derniers, d'hommes et de femmes, laîcs, religieux prêtres et même évêque, ayant commis des crimes, contre des mineurs ou des adultes sous emprise,  protégés par l'autorité de l'Eglise. Il conviendrait de parler non "d'abus" mais de "délit" et de crime !

Certes, il y a "abus" de confiance, parce que, précisément, la confiance accordée a été trahie, occasion de perversion. Qu'il s'agisse de perversion sexuelle ou de perversion spirituelle, tout acte délictueux doit être dénoncé et sanctionné. Le Pape François vient de promulguer un Motu Proprio en ce sens, cette semaine, confirmant tout ce qui est déjà entrepris dans notre Eglise de France sous la conduite de l'épiscopat   https://eglise.catholique.fr/vatican/messages-du-pape-francois/540562-lettre-apostolique-en-forme-de-motu-proprio-du-souverain-pontife-vos-estis-lux-mundi/.

 

Ces crimes, commis par des chrétiens ayant responsabilité en Eglise, nous rappellent, dans notre devoir de citoyen, que nous avons toujours à demeurer vigilants vis à vis de ceux qui se présenteraient comme les sauveurs providentiels, qui de la nation, qui de la civilisation, qui de la liberté des peuples, dans le domaine religieux comme dans le domaine politique.

Ce dernier dimanche du mois d'avril est journée du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Hier la seconde guerre mondiale, aujourd'hui les conflits qui marquent notre monde, avec toutes les formes d'exactions commises, qualifiées de crimes contre l'humanité, nous invitent à la vigilance.t à la prudence.

 

Cela commence par le souci de la vérité :

vérité des informations, quand tant de réseaux sociaux profitent de la naïveté des auditeurs par des procédés technologiques, qui filtrent et ciblent les sources d'informations. Nous sommes submergés de "fake news", ce que Donald Trump qualifie de "vérités alternatives". Hier la crise du Covid, aujourd'hui le conflit en Ukraine ou tout autre sujet de société, l'exigence de vérité est un devoir moral, et disciples du Christ, témoins de sa lumière, nous ne pouvons nous y soustraire !

 

Cela suppose également un travail de discernement :

Comment reconnaître où le Royaume de Dieu est en germe, quelle est la volonté du Père ? Telle ou telle proposition nous inscrit à la suite du Christ, le Bon Pasteur, à l'écoute de sa voix, ou, au contraire, nous détourne de ce qu'il nous demande ? La confrontation à la Parole de Dieu, à l'écoute de l'enseignement  autorisé de l'Eglise, à l'écoute des débats de ce monde, et nous même acteurs d'un débat responsable, mûrit dans la prière, voila qui nous permet de répondre à l'exhortation de l'apôtre Pierre : 

« Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés. »

 

Enfin, il n'y a pas de discernement qui ne conduise à un engagement en vérité.

Ce dimanche des vocations n'est pas seulement une invitation à prier pour que d'autres, plus jeunes, songent à prendre la relève...  Comme nous le dit encore l'apôtre Pierre, "le Christ nous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces" ; "c'est bien à cela que vous avez été appelés..."

Le dimanche des vocations, c'est un appel pour chacun, à la suite du Christ !

 

Christian Le Borgne, curé