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Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix

soyez dans la joie,
cherchez la perfection,
encouragez-vous,
soyez d’accord entre vous,
vivez en paix,
et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.
    Saluez-vous les uns les autres
par un baiser de paix.
Tous les fidèles vous saluent.

 (2 Co 13, 11-13)

 

 

Cette invitation de Paul, à se saluer par un baiser de paix, est l'occasion de revenir sur la pratique du geste de paix au cours de nos eucharistie.

J'ai retrouvé un article, à ce sujet, de Mgr Jean Legrez, évêque d'Albi ; Il y prend acte et commente la lettre circulaire, du 7 juin 2014, rédigé par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, dont le Pape François a ordonné la publication. je vous en propose quelques extraits :

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"Avec la fraction du pain, le geste de la paix appartient aux rites les plus anciens rapportés dans les textes décrivant la célébration eucharistique à l’époque de l’Église primitive. La restauration de ce rite, à l’issue du concile Vatican II, correspond à coup sûr à la fois à une plus grande fidélité à la Tradition et à un enrichissement heureux de l’art de célébrer. Il convient de bien comprendre que ce geste est d’une grande richesse de signification. En premier lieu, il est une réponse à l’invitation du Seigneur : « Lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère et ensuite viens présenter ton offrande » (Mt 5, 23-24). C’est pourquoi dans certains rites le geste de paix est effectué avant la préparation des dons, c’est-à-dire avant l’offertoire, immédiatement après que l’assemblée ait professé la foi de l’Église et que chaque croyant ait pu ainsi se reconnaître frère et sœur dans la même foi.

Par ailleurs, au soir du premier jour de la semaine, le Christ ressuscité, lors de sa première apparition à ses disciples, dit aux onze remplis de joie à la vue du Seigneur : « Paix à vous » (Jn 20, 21). À ce moment précis Jésus réalise ce qu’il avait annoncé aux siens après la Cène : « C’est ma paix que je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27). Dans la liturgie romaine le geste de paix trouve sa place après la prière eucharistique pour bien signifier, en geste et en parole, cette réalité incontournable : la paix vient toujours du Christ. « La paix que l’on est alors invité à échanger n’est pas n’importe quelle paix, mais la paix du Christ ressuscité qu’il a promise avant d’entrer dans sa passion. C’est donc beaucoup plus qu’un geste de fraternité » 
Il s’agit moins d’échanger un geste de paix, que de recevoir « ” le baiser pascal ” du Christ ressuscité qui est présent sur l’autel ».
De plus, cette paix donnée et reçue dans l’assemblée liturgique est appelée à s’étendre à la vie non seulement des chrétiens, mais aussi à favoriser l’avènement d’un monde plus juste et pacifique, grâce à un engagement sérieux des catholiques parmi les artisans de paix.

Il serait extrêmement dommage et très regrettable qu’en raison de certains abus, qui donnent lieu à des débordements excessifs et qui troublent le recueillement nécessaire au moment où les fidèles se préparent à communier, le rite de la paix disparaisse à nouveau de la liturgie latine ou soit réservé, comme dans le passé, aux seuls clercs. Le rite de la paix, si riche en significations, contribue à la participation active et profonde des fidèles aux mystères célébrés, selon le vœu du concile Vatican II. 

Pour favoriser la qualité des célébrations eucharistiques dominicales, il me paraît important de mettre en pratique sans délai les recommandations suivantes : «  il sera nécessaire que, au moment du signe de la paix, on veille à proscrire définitivement certains abus comme : l’introduction d’un “chant pour la paix”, qui n’est pas prévu dans le Missel Romain ;
pour les fidèles, le fait de se déplacer pour échanger entre eux le signe de la paix ; pour le prêtre, le fait de quitter l’autel pour donner la paix à quelques fidèles ;
le fait que le geste de la paix soit l’occasion d’exprimer des congratulations, des vœux de bonheur ou des condoléances aux personnes présentes, dans certaines circonstances, comme par exemple, à l’occasion des solennités de Pâques et de Noël, ou durant des célébrations de rites, comme le baptême, la première communion, la confirmation, le mariage, les ordinations...

La paix est le don par excellence du Christ ressuscité à l’Église, son épouse ; elle réalise son unité. Les croyants sont invités à la porter à tous les hommes de ce temps si troublé par toutes sortes de violences et de divisions.”

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Cet article date de 2015, depuis les "gestes barrières" liés aux épidémies de Covid ont mis un terme aux embrassades et poignées de mains chaleureuses... 

Demeure cependant le rite, dans sa forme simple, en réponse à l'invitation du célébrant ou du diacre "Dans la charité du Christ, donnez-vous la paix". 

On se contente alors d'un geste simple, soit un regard souriant, soit un geste d'amitié familier, partagé aves ses voisins immédiats, sans qu'il y ait de déplacement.

On attendra que ce geste soit achevé pour entonner l'acclamation qui accompagne la fraction du pain : Agneau de Dieu...

 

vivez en paix,
et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.

 

Christian Le Borgne, curé